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L’accès au cannabis médical sera facilité en Suisse

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« Tout le monde ne répond pas aux cannabinoïdes. Certaines personnes présentent un réponse clinique favorable, vont être soulagées, alors que d’autres pas »*

cheffe de clinique HUG, Déborah Lidsk-Haziz

Le Conseil des Etats a confirmé lundi la volonté de lever l’interdiction du cannabis thérapeutique en Suisse. Actuellement délivré sous autorisation, le changement de loi évitera cette étape administrative. Les traitements ne seront toutefois pas remboursés par la LaMal, rapporte la Radio Télévision Suisse.*

Les médecins pourront prescrire du cannabis à des fins médicales sans autorisation. Après le National, le Conseil des Etats a accepté lundi à l’unanimité la modification de la loi sur les stupéfiants. Les malades auront ainsi plus facilement accès à ces médicaments.*

La consommation de cannabis est interdite par la loi suisse depuis 1951. Les médecins peuvent toutefois prescrire un médicament à base de cette substance s’ils obtiennent une autorisation exceptionnelle de l’Office fédéral de la santé publique. En 2019, ce sont près de 3000 demandes qui ont été accordées par l’organisme, la plupart des traitements concernant des patients atteints de cancer, souffrant de maladies neurologiques ou atteints de sclérose en plaques.*

Exportation autorisée

Selon le ministre de la Santé Alain Berset, les obstacles administratifs et la procédure coûteuse poussent certains patients à se fournir directement sur le marché noir. La loi permettra donc de mieux s’adapter au système actuel.*

La culture, la fabrication et la mise sur le marché du cannabis à usage médical seront possibles dans le cadre du système d’autorisation et de contrôle assuré par Swissmedic. L’exportation commerciale de cannabis à usage médical sera également autorisée. Pas question en revanche de faire pousser ses propres plants pour son usage personnel.*

Prudence médicale

Malgré la popularité grandissante du traitement, la prudence reste de mise au Service de médecine de premier recours des HUG. « Tout le monde ne répond pas aux cannabinoïdes. Certaines personnes présentent un réponse clinique favorable, vont être soulagées, alors que d’autres pas », explique la cheffe de clinique Déborah Lidsk-Haziza.*

Elle poursuit: « Il y a donc une variabilité dans la réponse thérapeutique qu’on ne peut pas expliquer. C’est la raison pour laquelle il est important de ne pas le présenter comme remède miracle. Cela dit, chez certains patients, il réduit significativement les douleurs liées par exemple à une chimiothérapie quand les opioïdes n’y parviennent pas. Prescrit en deuxième ligne, il peut ainsi favoriser le sommeil tout en permettant de réduire les opioïdes et d’améliorer la qualité de vie ».*

La cheffe de clinique souligne tout de même que ces médicaments ne remplacent pas les traitements classiques et restent des stupéfiants, qui peuvent avoir des effets secondaires importants.*

La modification de loi ne prend pas en compte le remboursement des traitements à base de cannabis par l’assurance obligatoire des soins.*

À ce jour, un seul médicament à base de cannabis, utilisé pour soulager les effets de la sclérose en plaques, est reconnu par Swissmedic et remboursé par l’assurance.*

Malgré la modification de la loi, les autres traitements d’un coût de 2 à 300 francs par mois ne restent remboursables par la LaMal que sur demande des médecins et au bon vouloir des assurances, selon les explications de l’Office fédéral de la santé publique.*

Un rapport du Département fédéral de l’intérieur sur l’efficacité des médicaments à base de cannabis, en vue d’un éventuel remboursement, est attendu pour 2021.*

* article original

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*** ndlr. : –.

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