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En Allemagne, la légalisation du cannabis n’a pas coupé l’herbe sous les pieds du marché noir*

Flag of Germany

« Nous nous étions réjouis de la légalisation mais sa mise en œuvre est une catastrophe ! »*

Nico Schack, fondateur d’un Cannabis Social Club

Alors que la légalisation du cannabis est en cours dans plusieurs pays, elle présente un premier bilan en demi-teinte en Allemagne. Faute de production légale, le marché noir reste florissant et le crime a même augmenté sur fond de guerres de territoire, rapporte la RTS.*

Depuis le 1er avril 2024, les Allemandes et les Allemands peuvent posséder jusqu’à 25 grammes de cannabis pour leur consommation personnelle. Toutefois, le marché noir reste leur principale source d’approvisionnement, car la grande majorité des « Cannabis Social Club », les associations autorisées à produire la plante, attendent toujours leurs permis.*

« La situation actuelle est super frustrante », témoigne Nico Schack, fondateur de l’un de ces clubs, dans le 19h30. « Nous nous étions réjouis de la légalisation mais sa mise en œuvre est une catastrophe ! »*

Trois cents permis sont actuellement en cours de traitement en Allemagne, et seule une poignée d’entre eux ont été délivrés. En cause, des lenteurs administratives mais surtout une loi mal pensée: la consommation a été légalisée avant la production.*

Les réseaux internationaux en profitent*

Le « Bunte Blüte » de Nico Schack n’a donc toujours pas pu lancer sa production, avec un objectif de 21 kg par mois, alors que la demande est plus forte que jamais. C’est donc le marché noir qui en bénéficie.*

« Légalement, j’ai maintenant le droit de me balader avec 25 grammes. Évidemment, comme ce sont des sachets individuels, les flics se doutent bien que je vends du cannabis. Mais les juges, les procureurs et la police n’ont plus envie de traiter ces dossiers, parce que ça fait de la paperasse », témoigne un vendeur berlinois.*

Cette situation représente donc une aubaine pour le crime organisé. D’autant que, selon les autorités, les trafiquants de drogue aux Pays-Bas chercheraient à étendre leurs activités en Allemagne. Dans la région de Cologne (ouest), des bandes rivales se livrent depuis cet été à une guerre de territoires. Une dizaine de bombes ont même explosé devant des commerces.*

Pas de production légale avant 2025*

« L’éventail de dealers s’est élargi, l’éventail de consommateurs aussi », alerte Alexander Poitz, membre du syndicat fédéral de la police (GdP). « Cela signifie donc que le marché noir en Allemagne s’agrandit et que les marges sont devenues bien plus importantes. »*

Une aubaine dont les trafiquants pourront profiter encore plusieurs mois, car les premières récoltes légales ne seront pas disponibles avant 2025 en Allemagne.*

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Le cannabis sur le point d’être classé comme substance moins dangereuse aux États-Unis*

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« Personne ne devrait être en prison uniquement pour utilisation ou possession de marijuana, point final. »*

président américain Joe Biden

Le gouvernement américain a officiellement lancé jeudi une procédure pour reclasser le cannabis comme substance moins dangereuse. Ce tournant était attendu, car l’usage récréatif et médical du cannabis est déjà légal dans 24 Etats américains, rapporte la RTS.*

Le ministère américain de la Justice a proposé de sortir le cannabis de la catégorie 1 des substances considérées au niveau fédéral comme très addictives et sans utilisation légale à des fins médicales. La catégorie 1 est la plus élevée de la nomenclature et comprend notamment l’héroïne, le LSD ou l’ecstasy.*

Le gouvernement propose d’inscrire désormais le cannabis en catégorie 3, qui concerne des substances présentant un risque de dépendance modéré à faible. Parmi elles, figurent surtout certains médicaments à la codéine.*

La proposition sera soumise à la décision de l’agence antidrogue américaine (DEA).*

« Cette décision est monumentale »*

La mise en mouvement officielle du gouvernement américain dans ce dossier n’est pas une surprise, car une première information avait fuité en ce sens à la fin avril.*

L’usage récréatif et médical du cannabis est légal dans 24 États américains. A cela s’ajoutent plusieurs États dans lesquels sa consommation n’est autorisée qu’à des fins médicales. Mais étant toujours classé parmi les substances les plus addictives, ce dérivé du chanvre reste susceptible d’entraîner des poursuites fédérales pour les possesseurs ou vendeurs.*

« Cette décision est monumentale », a réagi, jeudi, l’organisation de défense des droits des Afro-Américains NAACP, sur le réseau social X (ex-Twitter). « Beaucoup trop d’Américains noirs ont été victimes d’un système conçu pour causer leur perte. Nous soutenons la décriminalisation du cannabis ».*

Pas de légalisation*

Une reclassification ne signifie pas pour autant légalisation, mais elle réduirait vraisemblablement le nombre d’interpellations au niveau fédéral.*

« Personne ne devrait être en prison uniquement pour utilisation ou possession de marijuana, point final », a déclaré le président américain Joe Biden dans une vidéo publiée jeudi.*

Le changement de catégorie permettrait aussi aux sociétés cultivant et commercialisant du cannabis de pouvoir déduire leurs dépenses de fonctionnement de leur base fiscale, ce qui est interdit aujourd’hui.*

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Un premier bilan « très encourageant » pour la vente régulée de cannabis à Lausanne*

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« Des évaluations plus précises sont attendues pour la fin de l’année. »*

municipale lausannoise en charge de la Cohésion sociale Emilie Moeschler

Lausanne tire un premier bilan « très encourageant » de son local de vente contrôlée de cannabis. Ce lieu nommé Cann-L suscite un certain engouement après quatre mois d’ouverture. Interrogée mardi dans le 12h30, la municipale Emilie Moeschler se réjouit des premiers résultats de cette expérience, rapporte la RTS.*

Cann-L accueille désormais 800 consommateurs et consommatrices, qui doivent être inscrits pour acheter les résines et herbes bio cultivées dans un endroit de la région tenu secret. Quelque 330 autres personnes attendent leur inclusion et une trentaine d’intéressés prennent rendez-vous chaque semaine.*

Pouvoir acquérir du cannabis dans ce local s’accompagne d’une participation à une étude basée sur des questionnaires.*

Une question de santé publique*

« Le premier bilan est très encourageant », déclare Emilie Moeschler au micro de la RTS. « Beaucoup de monde est venu s’inscrire. Le retour des personnes inscrites à ce projet-pilote de vente régulée nous disent à quel point elles apprécient de pouvoir acheter des produits contrôlés, de qualité et hors du marché illégal, ainsi que la possibilité d’être accompagné et conseillé pour la réduction des risques », détaille la municipale lausannoise en charge de la Cohésion sociale.*

« C’est le but de cet essai, orienté santé publique et sans but lucratif. On devrait atteindre à la fin de l’année entre 1200 et 1500 participantes et participants », souligne encore l’élue socialiste.*

Les consommateurs peuvent également obtenir des contacts s’ils ont besoin d’aide. Une vingtaine de personnes ont spontanément contacté le médecin référent au CHUV. A ce jour, une seule personne s’est elle-même exclue du projet. Il s’agit d’une femme qui a renoncé à la consommation de cannabis quand elle a appris qu’elle était enceinte.*

Cann-L s’adresse aux personnes majeures vivant à Lausanne et déjà consommatrices de cannabis. Parmi les 800 participants, 78% sont des hommes et près de 70% consomment cette plante depuis plus de 10 ans, décrit la Ville de Lausanne. Un peu plus de la moitié en prennent quotidiennement ou presque. La personne la plus jeune a 18 ans, la plus âgée 80. La moyenne d’âge est de 37 ans.*

Des produits avec un taux de THC élevé*

L’objectif d’autofinancement devrait bientôt être atteint, annoncent par ailleurs les autorités lausannoises. Un peu plus de la moitié des ventes concernent des produits avec un taux de THC élevé, soit entre 15 et 20%. « Les participants à cet essai disent se diriger vers des produits avec des taux de THC un peu moins élevé que quand elles se procuraient le cannabis sur le marché noir », note Emilie Moeschler.*

Les quantités de cannabis légal écoulées n’ont cessé d’augmenter depuis l’ouverture en fin d’année. Au mois de mars, huit kilos de cannabis ont été vendus, soit l’équivalent d’environ de 10% du marché illégal mensuel. Les données pour évaluer l’impact de la vente régulée sur le marché noir manquent encore, indique Emilie Moeschler. Des évaluations plus précises sont attendues pour la fin de l’année.*

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Le cannabis récréatif légal en Allemagne malgré les critiques*

Flag of Germany

« Ces associations à but non lucratif pourront vendre à leurs membres un maximum de 25 grammes par jour et pas plus de 50 grammes par mois. »*

Georg Wurth, représentant de la fédération allemande du chanvre

Après Malte en 2021 et le Luxembourg l’an dernier, l’Allemagne devient lundi le plus grand pays de l’UE à légaliser l’usage récréatif du cannabis, avec une réforme qui suscite autant d’attentes que de craintes, rapporte la RTS.*

A minuit, l’heure des premiers joints « légaux », plusieurs centaines de personnes ont célébré le changement de loi dans des volutes de fumée devant l’emblématique porte de Brandebourg, au coeur de Berlin. La possession de 25 grammes de cannabis séché est désormais autorisée dans les lieux publics, ainsi que la culture à domicile, jusqu’à 50 g et trois plants par adulte.

Une approche différente de celle des Pays-Bas, où la consommation de haschich n’est pas légale mais tolérée, notamment à travers les « coffeeshops ». Paradoxalement, il faudra attendre encore trois mois en Allemagne pour acheter légalement de la drogue et ce via un « Cannabis Social Club ».*

Maximum de 25 grammes par jour*

D’où la mise en garde dans l’intervalle de Georg Wurth, représentant de la fédération allemande du chanvre : malgré la légalisation « il ne faut pas que le consommateur dise au policier où il a acheté son cannabis » en cas de contrôle dans la rue.*

« Car à partir du 1er avril on ne peut en principe que se procurer de la drogue illégalement », a-t-il dit dans un entretien à l’AFP. La donne changera vraiment au 1er juillet avec les clubs. Ces associations à but non lucratif pourront vendre à leurs membres un maximum de 25 grammes par jour et pas plus de 50 grammes par mois.*

Jardins partagés du cannabis*

Ces clubs, sortes de jardins partagés du cannabis, pourront cultiver la drogue sur un terrain à l’extérieur, dans une serre, dans un bâtiment non habité. Contrôlée au minimum une fois par an par les autorités, chaque association pourra accueillir, moyennant une cotisation, au maximum 500 personnes qui résident depuis au moins 6 mois en Allemagne.*

Selon le gouvernement, la nouvelle législation, ardemment voulue par écologistes et libéraux de la coalition du chancelier social-démocrate Olaf Scholz, devrait permettre de lutter plus efficacement contre les trafics. Estimant que la politique d’interdiction a échoué, le ministre de la Santé Karl Lauterbach fait régulièrement valoir que des pays comme le Canada, qui ont mis en oeuvre la légalisation, ont pu réduire le marché noir.*

Mais nombre d’associations médicales craignent une augmentation de la consommation, particulièrement chez les jeunes. Jusqu’à 25 ans, la consommation de cannabis comporte des risques accrus pour le cerveau encore en formation, selon les experts, qui pointent notamment le danger de développer des troubles psychotiques comme la schizophrénie.*

Interdit aux moins de 18 ans*

Pour Katja Seidel, spécialisée dans la prévention des addictions au Centre Tannenhof à Berlin, la nouvelle loi est « une catastrophe ». Le ministre allemand de la Santé a promis des moyens renforcés pour sensibiliser les jeunes aux dangers du cannabis, sans pour autant annoncer de montants précis.*

Les autorités font valoir que pour les moins de 18 ans le cannabis reste interdit. Sa consommation l’est aussi dans un rayon de 100 mètres autour des écoles, des crèches, des terrains de jeux. Les policiers sont également vent debout contre ce qu’ils considèrent comme un « monstre bureaucratique avec beaucoup de réglementations parcellaires », selon le président du syndicat de branche (DPolG), Rainer Wendt.*

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Le canton de Zurich lance la plus grande étude suisse sur la vente contrôlée de cannabis*

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« L’accent scientifique est mis sur les conséquences sociales et économiques de la consommation de cannabis. Il sera ainsi possible d’étudier si le cannabis légal a un effet positif sur la santé et le parcours scolaire. Il s’agira aussi d’identifier si la facilité d’accès au cannabis augmente la consommation. »*

Andreas Beerli, Centre de recherches conjoncturelles de l’EPFZ

Après les villes de Bâle, Zurich et Lausanne, ainsi que le canton de Genève, le canton de Zurich se lancera le 2 mai dans la vente contrôlée de cannabis. Avec 7500 participants prévus, il s’agit du plus grand projet-pilote de ce type en Suisse, rapporte la RTS.*

L’Université de Zurich et l’Ecole polytechnique de Zurich sont chargées de l’évaluation scientifique du projet-pilote du canton de Zurich qui a été autorisé par l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). L’étude doit durer cinq ans et coûtera environ 1.4 million de francs, a indiqué lundi Paul-Lukas Good, président de Swiss Cannabis Research.*

Selon Andreas Beerli, du Centre de recherches conjoncturelles de l’EPFZ, l’accent scientifique est mis sur les conséquences sociales et économiques de la consommation de cannabis. Il sera ainsi possible d’étudier si le cannabis légal a un effet positif sur la santé et le parcours scolaire. Il s’agira aussi d’identifier si la facilité d’accès au cannabis augmente la consommation.*

Pharmacies et points de vente*

Les participants pourront se procurer du cannabis dans des pharmacies et points de vente dans 34 communes du canton. Trois sortes de cannabis seront disponibles avec des teneurs en THC de 15%, 9% et 6%, a précisé Paul Lukas Good.*

Les participants seront répartis dans trois groupes de 2500 personnes chacun. Deux groupes auront accès au cannabis réglementé et le troisième continuera à se procurer des produits sur le marché noir. Andreas Beerli espère que la comparaison entre ces groupes permettra de tirer des conclusions sur l’effet de la vente régulée et d’identifier des différences entre la ville et la campagne ou de l’âge des consommateurs.*

Les villes de Bâle, Zurich et Lausanne et le canton de Genève ont déjà lancé leurs essais. Ils ont été autorisés par l’OFSP. Des projets similaires sont également prévus à Berne et St-Gall.*

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Le cannabis récréatif légal en Allemagne à partir du 1er avril*

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« La réglementation prévoit d’autoriser l’achat de cannabis en quantité limitée de 25 grammes par jour maximum par le biais d’associations à but non lucratif. Il sera également possible de cultiver jusqu’à trois plants pour son propre usage. »*

ministre de la Santé

Acheter du cannabis ou en cultiver chez soi pour son bon plaisir sera légal dès le 1er avril en Allemagne. Le Parlement allemand a définitivement voté vendredi, après d’intenses débats, une des législations les plus libérales d’Europe, rapporte la RTS*

Cette loi phare pour le gouvernement du chancelier social-démocrate (SPD) Olaf Scholz a été adoptée par 407 voix contre 226, après avoir fait l’objet de nombreuses critiques et d’un débat houleux au Bundestag, la chambre basse du parlement.*

La réglementation prévoit d’autoriser l’achat de cannabis en quantité limitée de 25 grammes par jour maximum par le biais d’associations à but non lucratif. Il sera également possible de cultiver jusqu’à trois plants pour son propre usage. La possession et la consommation de cette drogue resteront toutefois formellement interdites pour les jeunes de moins de 18 ans.*

Avec cette nouvelle loi, l’Allemagne emboîte le pas à Malte et au Luxembourg, qui ont légalisé le cannabis récréatif respectivement en 2021 et en 2023.*

Sujet à débats*

Le projet a fait l’objet de dissensions au sein du gouvernement tripartite: des résistances sont apparues parmi les sociaux-démocrates, tandis que les Verts et les libéraux du FDP, leurs partenaires au sein du gouvernement, se sont montrés plutôt favorables.*

Cette réforme a par ailleurs suscité de nombreuses critiques, notamment de la part des associations médicales et du pouvoir judiciaire. La loi actuelle prévoit une amende et, dans les cas les plus graves, jusqu’à des peines de prison, pour possession de cannabis.*

Population pas entièrement favorable*

Les Allemands semblent quant à eux plutôt divisés sur la question : selon un sondage publié vendredi, 47% des personnes interrogées sont favorables à la légalisation et 42% défavorables.*

Pour le gouvernement, la réforme doit permettre de lutter plus efficacement contre le marché noir, un point contesté par l’opposition conservatrice, les syndicats de policiers et certains députés du SPD.*

La consommation reste interdite à proximité de mineurs, d’écoles, de crèches et d’installations sportives. La culture et la distribution de cannabis ne seront pour leur part possibles qu’à partir du 1er juillet via des associations appelées des « Clubs de cannabis ».*

Ces clubs pourront vendre un maximum de 25 grammes par jour et pas plus de 50 grammes par mois à leurs membres, 500 personnes tout au plus. Seuls les adultes pourront en devenir membres. Entre 18 et 21 ans, ils ne pourront obtenir que 30 grammes par mois de cannabis avec un taux de principe actif THC limité à 10%.*

Ces clubs seront également chargés de distribuer graines et boutures de cannabis à leurs membres pour la culture à domicile, à hauteur d’un maximum de sept graines ou de cinq boutures.*

Campagne de sensibilisation*

Reconnaissant qu’une surconsommation de cannabis pouvait être « dangereuse » pour les jeunes, dont le cerveau se développe jusqu’à 25 ans, le ministre de la Santé a fait savoir qu’une campagne sensibilisation allait être mise en place.*

Dans un deuxième temps, la vente devrait être légalisée dans des magasins spécialisés dans le cadre d’une nouvelle loi qui permettra de d’abord tester ce procédé dans certaines régions, pas encore désignées, pendant cinq ans.*

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Cann-L, l’essai pilote de vente régulée de cannabis récréatif, débute bientôt à Lausanne*

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« Nous ne pourrons pas concurrencer les bas prix qu’obtiennent les gros consommateurs. Mais selon des témoignages, il semblerait que la clientèle soit prête à payer un surplus pour un produit de qualité, sans cannabinoïdes de synthèse. »*

Frank Zobel, directeur adjoint d’Addiction suisse

L’essai-pilote lausannois de vente régulée de cannabis récréatif entre à son tour dans une phase concrète. Un point de vente ouvrira d’ici la fin de l’année au centre-ville. Quelque 200 personnes se sont d’ores et déjà inscrites pour participer au projet baptisé Cann-L, rapporte la RTS*

« Avec l’ouverture des inscriptions et celle du lieu de vente vers la fin de l’année, c’est un projet majeur du programme de législature de la Municipalité qui se concrétise aujourd’hui », s’est réjoui Émilie Moeschler, municipale en charge des sports et de la cohésion sociale.*

Après de multiples étapes qui ont débuté en 2015, toutes les pièces de l’essai-pilote sont désormais en place, dont la dernière, le lieu de vente. « Nous avions la volonté de trouver un endroit au centre-ville: ce sera à la rue du Maupas 7, un site facilement accessible », a-t-elle détaillé. Le magasin va désormais être aménagé et l’équipe de vente complétée d’ici la fin de l’année.*

Le point de vente vendra les produits d’une exploitation genevoise, sous forme d’herbe (marijuana) et de résine (haschich). Ils pourront être achetés dans le cadre des quantités limitées fixées par la législation fédérale et avec un taux maximal de 20% de THC. Ils sont exclusivement destinés à une consommation personnelle et dans la sphère privée.*

Embouteillages prévus

Si près de 2500 personnes ont manifesté leur intérêt sur le site internet du projet, 1800 d’entre elles sont potentiellement éligibles: 200 ont été contactées depuis le 21 septembre dernier et ont déjà pris rendez-vous pour un premier entretien obligatoire, a annoncé Frank Zobel, directeur adjoint d’Addiction suisse, qui mène le volet scientifique du projet. Quelque 1600 courriels sont par ailleurs partis mardi pour la suite des inscriptions.

« Des embouteillages » sont à prévoir, en raison du temps nécessaire aux entretiens et au stock relativement limité de cannabis disponible actuellement, a-t-il averti. « Nous allons intégrer les personnes intéressées petit à petit, avec pour cible un panel de 1200 personnes. L’an prochain, deux ou trois sites de production fourniront de la marchandise au lieu d’un actuellement », a-t-il précisé.

Questionnaire deux fois par an

Inspiré du Québec, le projet lausannois a pour objectif de suivre l’évolution du marché noir, mais aussi évaluer les effets d’une vente à but non lucratif sur le comportement des consommateurs, a rappelé le responsable. A cet effet, les participants devront répondre à un questionnaire tous les six mois.

L’entretien préalable de 45 minutes permettra de rappeler le cadre du projet et de confirmer l’éligibilité (être majeur, résider à Lausanne et être déjà consommateur de cannabis). Une carte personnelle permettra d’acheter le cannabis. Elle servira également à justifier de la possession du produit en cas de contrôle par la police.

Beaucoup d’inconnues

Selon Frank Zobel, « le marché du cannabis est le plus désorganisé de tous ». Il y a donc beaucoup d’inconnues sur l’impact de l’essai  – quantité vendue, nombre de participants, etc.

L’association espère pouvoir rester proche des prix du marché noir, soit entre 9 francs et 13 francs le gramme. « Nous ne pourrons pas concurrencer les bas prix qu’obtiennent les gros consommateurs. Mais selon des témoignages, il semblerait que la clientèle soit prête à payer un surplus pour un produit de qualité, sans cannabinoïdes de synthèse », a relevé le responsable.

Réduire les nuisances

En Suisse, 4% des personnes majeures consomment du cannabis. A Lausanne, leur nombre est estimé à 6500 environ, dont 1500 au quotidien pour un chiffre d’affaires d’environ neuf millions, a rappelé Pierre-Antoine Hilbrand, municipal en charge de la sécurité. Pour l’élu, Cann-L « doit permettre de réduire le marché illégal et les nuisances qu’il engendre ».

Le projet, d’un coût de 1.7 million de francs, est prévu sur une durée de quatre ans et demi. L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) avait donné son feu vert en mars dernier.

En 2023, les villes de Bâle et Zurich se sont déjà lancées dans la vente contrôlée de cannabis en pharmacie. Le canton de Genève a annoncé la semaine dernière que sa Cannabinothèque ouvrirait ses portes à Vernier en décembre prochain. L’ensemble de ces projets nourriront les réflexions sur l’évolution de la législation fédérale dans le domaine du cannabis.*

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Le gouvernement veut réglementer la plantation de cannabis à des fins médicales au Brésil*

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« Le gouvernement Lula entend réglementer la plantation de cannabis à des fins médicales au Brésil, en remplacement de l’importation de produits. »*

secrétaire nationale des politiques de drogue et de gestion des actifs du ministère de la Justice, Marta Machado

Le secrétaire en charge de ce domaine au ministère de la Justice affirme que ce sera l’une des priorités de la Conad, rapporte le Folha de S.Paulo.*

Le gouvernement Lula entend réglementer la plantation de cannabis à des fins médicales au Brésil, en remplacement de l’importation de produits, a déclaré la secrétaire nationale des politiques de drogue et de gestion des actifs du ministère de la Justice, Marta Machado.*

Actuellement, la plantation n’est autorisée qu’en cas d’obtention d’une décision de justice favorable. En mars, le ministère avait déjà défendu dans une action en justice que la Cour supérieure de justice autorise la plantation au Brésil.*

Dans la démonstration, le cabinet déclare qu’il juge opportun une réglementation large et adéquate de l’importation et de la culture de cannabis à faible concentration de THC (un composant qui génère des effets psychoactifs), à des fins industrielles, pharmaceutiques et médicinales.*

Marta a déclaré que permettre la plantation serait l’une des priorités du Conad (Conseil national pour la politique en matière de drogues). Des membres du ministère de la Santé, de l’Anvisa (Agence nationale de surveillance de la santé) et de la police fédérale font également partie du conseil.*

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Le projet de loi sur la légalisation du cannabis médical passe en première lecture au Parlement ukrainien*

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« Ce projet de loi ne concerne pas tant la médecine que la culture industrielle du cannabis et les systèmes de corruption du gouvernement concernant les permis et le développement d’énormes flux financiers. »*

député du peuple Iryna Herashchenko

L’Avant que le projet de loi puisse devenir loi, il doit passer une deuxième lecture après les éventuels amendements et finalisation nécessaire avant d’être envoyé au président pour sa signature, rapporte le Kyiv Post.*

Le parlement ukrainien a donné son approbation initiale à un projet de loi visant à légaliser le cannabis médical dans le pays. Les députés du peuple Iryna Herashchenko et Yaroslav Jeleznyak ont confirmé le succès du vote, avec 268 députés soutenant le projet de loi.*

« Le projet de loi tant attendu sur le cannabis médical a passé la première lecture. Mais ce projet de loi ne concerne pas tant la médecine que la culture industrielle du cannabis et les systèmes de corruption du gouvernement concernant les permis et le développement d’énormes flux financiers », a écrit Iryna Herashchenko.*

Cependant, avant que le projet de loi puisse devenir loi, il doit passer une deuxième lecture après toute finalisation nécessaire et être ensuite envoyé au président pour signature. Le président Volodymyr Zelensky a déjà exprimé son soutien au projet de loi, exhortant les parlementaires à voter en sa faveur fin juin.*

Le projet de loi présenté par le ministère de la Santé présente plusieurs dispositions clés. Il propose avant tout d’établir un système d’autorisation pour la culture de variétés de cannabis destinées à des fins médicales.*

Les entités souhaitant se lancer dans la culture du cannabis à des fins médicales, industrielles ou scientifiques et techniques devront obtenir le permis approprié.*

En outre, le projet de loi préconise un contrôle strict de la production et de la distribution du cannabis médical et des produits connexes. Chaque lot de médicaments sera étiqueté avec un code-barres unique, garantissant un suivi complet tout au long de la chaîne d’approvisionnement.*

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Le gouvernement allemand donne son feu vert à la légalisation du cannabis récréatif*

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« Pour les mineurs, la consommation reste interdite et pour les jeunes adultes (jusqu’à 21 ans), elle est limitée. »

Le ministre de la Santé Karl Lauterbach

L’Allemagne a franchi mercredi une étape supplémentaire vers la légalisation du cannabis à des fins récréatives avec l’adoption en conseil des ministres du projet de loi, qui sera accompagné d’une campagne de prévention visant les jeunes, rapporte la RTS.*

Selon le texte, qui doit encore être débattu et voté par le parlement, il sera possible à partir de 18 ans d’acheter et de posséder jusqu’à 25 grammes de cannabis. L’Allemagne se dotera ainsi d’une des législations les plus libérales d’Europe, emboîtant le pas à Malte et au Luxembourg, qui ont légalisé le cannabis récréatif respectivement en 2021 et en 2023.*

La coalition du social-démocrate d’Olaf Scholz avec les Verts et les Libéraux a fait de cette légalisation un des projets phare de son mandat même si le plan initial allait beaucoup plus loin. Face aux réserves de l’Union européenne, Berlin a dû revoir sa copie.*

La réforme suscite également des critiques de l’opposition, de syndicats de policiers ou de juges qui estiment qu’elle ne mettra pas fin aux trafics, alors que c’est l’un des objectifs.*

Selon ce projet de loi, il sera également possible de cultiver jusqu’à trois plants de cannabis pour son propre usage.*

Des « clubs de cannabis »*

La nouvelle législation prévoit la création d’associations à but non lucratif dont les membres adultes – leur nombre est limité à 500 – pourront cultiver la plante pour leur seule consommation, sous la surveillance des pouvoirs publics.*

Ces « Cannabis Social Clubs » – comme ils se sont baptisés eux-mêmes – auront une activité réglementée : ils ne pourront approvisionner que leurs membres et à raison de 25 grammes par jour avec un maximum de 50 grammes par mois. Pour les jeunes âgés de 18 à 21 ans, ce sera un peu moins: 30 grammes par mois. Ces clubs feront l’objet de contrôles par les pouvoirs publics.*

La consommation de cannabis devra se faire à l’extérieur de ces clubs et sera interdite à moins de 200 mètres de ces clubs, des écoles, aires de jeux, terrains de sport et associations pour les jeunes.*

Sensibilisation des jeunes*

Le ministre de la Santé Karl Lauterbach prévoit par ailleurs le lancement d’une grande campagne de sensibilisation à l’intention des jeunes sur les dangers du cannabis pour le cerveau « particulièrement néfaste quand celui-ci est encore en période de croissance ».*

« Pour les mineurs, la consommation reste interdite et pour les jeunes adultes (jusqu’à 21 ans), elle est limitée », a-t-il rappelé dans un communiqué.**

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